Citation
Note pour M. JAENEN
Je vous fais parvenir en annexe un extrait du compte rendu élargi concernant
certains évènements en rapport avec le Rwanda. Grâce à notre dernier entretien
téléphonique, des passages peuvent éventuellement être utilisés à titre d'informations pour la poursuite de l'enquête.
Je désire cependant demander que le nom des Rwandais qui transmettent les
renseignements ne soit en AUCUN cas communiqué sur place, à Kigali, à quelque
autorité rwandaise, étant donné que cela pourrait être fatal pour les personnes
concernées étant encore éventuellement en vie ou pour leur famille.
Je vous transmettrai toutes les autres informations utiles.
En ce qui concerne le blocage éventuel des formations données aux militaires
rwandais présents pour le moment, je vous demande de me permettre, le moment
venu, de présenter mes arguments contre une telle mesure.
GISBRECHTS
Cdt
Comd BLFS
Dès que le président rwandais eut le couteau sur la gorge de la part de la
politique belge, il fut obligé de démocratiser à la façon européenne et son
arrêt de mort était signé par sa propre délégation qui lui coupait ses propres
ailes.
Cette délégation est, ces derniers temps, anti-belge ...
politiques de la Belgique et a fait liquider leur chef en le ...
des belges et obtenir ainsi un exemple. \
La radio libre qui opérait à Kigali menait depuis ...
anti-belge et était sous contrôle de la même garde ...
Les relations des faits mentionnés en annexe 1 nous ...
anti-belges via cette radio. Les personnes en question sont ... plus
loin dans le rapport.
2. L'information concernant la destruction de l’avion avec le président à bord
me fut annoncée le soir des faits vers 21.30 Hrs via la famille du Dr
AKINGENEYE qui à ce moment était en vacance en Belgique (épouse + une fille.
L'autre fille GORETTI IWIMANA est en formation en Belgique avec une bourse
de l'AGCD).
J'ai pris immédiatement contact avec le CTM à Kigali où l’on n'était pas
encore au courant de la situation.
3. L'information se rapportant au meurtre de nos Paras m'a été annoncée le jour
même de l'événement vers 14.30 Hrs de Kigali, téléphone de Mr MAKUZA,
Bertain, industriel et ami personnel.
Je suis encore resté quelques jours en contact téléphonique avec ce monsieur
jusqu'à ce que la communication téléphonique avec l'Hôtel Mille Collines où il
s'était planqué ne fut plus possible.
3. L'information se rapportant au meurtre de nos Paras m'a été annoncée le jour
même de l'événement vers 14.30 Hrs de Kigali, téléphone de Mr MAKUZA,
Bertain, industriel et ami personnel.
Je suis encore resté quelques jours en contact téléphonique avec ce monsieur
jusqu'à ce que la communication téléphonique avec l'Hôtel Mille Collines où il
s'était planqué ne fut plus possible.
Diverses tentatives pour le délivrer et le mettre en sécurité sont arrêtées
suite à l'attitude de l'incompréhension totale de l'ONU qui, par manque de
compétence, refusait de mettre de telles personnes, avec informations
précieuses, en sécurité. Je ne sais pas comment va MAKUZA et s’il est
toujours vivant. Informations complémentaires concernant ce meurtre
crapuleux m'ont été communiquées par l'Officier de Gendarmerie
BUGENIMANA qui me dit que ce meurtre a été commis par ordre et suite à
l'intervention de SERUBUGA, BARANSALITSE et du Comd des troupes para
rwandaises.
Je n'ai pu en retirer d'autres informations par manque d’autres
communications et donne finalement cette information pour autant qu’elle
soit vraie. La source d'information avec ses enfants fut terminée suite à
l'assassinat de l'informatrice.
Au cours d'un entretien avec le Dr LABEU, ancien membre de la coopération
militaire à KIGALI durant de nombreuses années, il donne lui-même la même
relation des faits. Cet homme a de plus de grandes et nombreuses relations
et amis à KIGALI et mon idée est qu'il serait aussi utile de le consulter. L'on
pourrait aussi obtenir des informations complémentaires en retrouvant
Monsieur MAKUZA et en le plaçant en sécurité.
4. D'autres informations pourraient aussi être obtenues par Monsieur VAN DE
STORME, conseiller d'honneur du RWANDA à ANTWERPEN.
Etant en contact régulièrement avec lui, il s'est déclaré prêt à coopérer à
chaque enquête qu'il pourrait éclaircir au sujet de l'identité des personnes
responsables ou qui auraient exécuter ces massacres.
5. D'autres informations utiles pourraient être obtenues auprès du
CMBCTM/RWANDA, Col VINCENT.
6. Au sujet de la liste de “l'escadron de la mort” de la garde présidentielle qui
pourrait circuler à Bruxelles, des noms de belges et rwandais qui doivent
être mis à mort, je n'ai trouvé aucune piste à ce jour.
J'essaye d'être informé via différents boursiers fidèles sur la vérité des
affirmations et essaye éventuellement par le même chemin de m'emparer
d’un exemplaire de la liste dont question ci-dessus.
En annexe, vous trouverez pour votre information une lettre datant du début
1993 au sujet d'un incident à KIGALI avec l'organisation concernée. De plus
j'ai pris contact les jours suivants avec différents rwandais qui rejoignaient
la Belgique ainsi que quelques boursiers qui auraient eu des contacts avec
leur famille sur place. Il serait aussi éventuellement possible d'obtenir des
renseignements de la part de la famille VANDOREN, des amis, qui essaient
d'entrer en contact avec KIGALI. Ces personnes donneront leur collaboration
volontaire si nécessaire. Toutes les informations que je pourrais encore
rassembler vous seront communiquées immédiatement.
Informations concernant personnes mentionnées :
SERUBUGA : [ancien chef d'état-]MAJOR de l'armée rwandaise, retiré de ses
fonctions il y a [deux ans é]tant donné son point de vue inflexible. A
été vraisemblablement [réintégré dans] sa fonction immédiatement après que
l'avion présidentiel ... vu le décès du Général NSABIMANA,
passager de ... nt fait paraître son attitude anti-belge à
plusieurs reprises Annexe 1.
BARANSALITSE: Colonel médecin qui a suivi une spécialisation en pédiatrie
comme boursier militaire. Chef de l'Hôpital Militaire de KANOMBE. A été
démis de ses fonctions suite à l'intervention du Général NSABIMANA et du
docteur AKINGENEYE et à l'insistance de diverses Autorités (belges) suite à
des soupçons graves qui ont été avancés sur la mort d'un médecin rwandais
qui venait justement de terminer sa formation en Belgique.
