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Lors de la séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée
nationale, mercredi 22 juin, Edouard Balladur a détaillé devant les
députés les « principes » de l'intervention française au Rwanda.
Premier principe mis en avant par le premier ministre : l'obtention
d'un « mandat du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Deuxième principe : « D'autres pays ont décidé de se joindre, selon
différentes modalités », à l'action de la France, a ensuite indiqué le
premier ministre, en insistant sur le rôle du Sénégal et en se
prévalant du soutien de « très nombreux Etats africains francophones,
lusophones et anglophones », de l'UEO, de propositions de soutien
logistique du Portugal, de l'Espagne, de l'Italie et de la Belgique.
« L'Italie pourrait même faire plus », a ajouté M. Balladur.
Troisième principe de l'intervention française : « Il s'agit d'une
opération où il peut être fait usage de la force, mais avec un objectif
uniquement humanitaire » de protection des populations civiles.
« Celles qui sont menacées sont pour l'essentiel des populations tutsies
en zone contrôlée par le gouvernement », a précisé M. Balladur, avant
d'indiquer que la France agira « de telle sorte qu'à partir des
frontières », elle puisse « favoriser la sécurité des populations
menacées et leur permettre de recevoir le secours des organisations
humanitaires ». « En aucun cas, nos forces n'interviendront en
profondeur dans le territoire rwandais ou ne prendront part dans des
luttes internes au Rwanda ou à caractère régional », a-t-il ajouté.
Enfin, M. Balladur a précisé que « l'opération sera de durée limitée ».
Le « terme sera la fin du mois de juillet » et cessera « dès l'arrivée »
de la MINUAR (force d'interposition des Nations unies).