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KIGALI, 31 mai, Reuter - Les Nations unies ont suspendu mardi toutes
leurs opérations au Rwanda après la mort d'un officier des casques
bleus, de nationalité sénégalaise, tué par l'explosion d'un obus de
mortier à Kigali.
La Mission d'assistance de l'Onu au Rwanda (Minuar) a précisé que tout
mouvement était suspendu pour ses officiers et ses convois jusqu'à ce
que la situation ait été stabilisée.
L'Onu venait de charger deux équipes de ses observateurs militaires de
se rendre à Kabgayi, à 50 km au sud-ouest de Kigali, pour enquêter sur
des informations fournies par des organismes humanitaires, selon
lesquelles 500 personnes auraient été massacrées samedi dans un camp de
réfugiés.
Au moins 20.000 réfugiés, pour la plupart de la minorité tutsie, vivent
dans des conditions comparables à celles d'un camp de concentration à
Kabgayi, situé dans une région contrôlée par les forces
gouvernementales.
Les combats ont repris à Kigali après la diffusion de cette nouvelle
sur un nouveau massacre, en dépit des négociations sur un cessez-le-feu
engagées lundi entre l'armée et le Front patriotique du Rwanda (FPR),
sous l'égide de l'Onu.
Les rebelles ont en effet juré de ne pas baisser les armes tant que les
massacres n'auraient pas cessé.
L'officier des casques bleus, dont l'identité n'a pas été précisée, a
été tué mardi par un obus de mortier dans la zone de Kigali tenue par
les forces gouvernementales. L'Onu a clairement indiqué que l'obus
venait d'une position du FPR.
L'obus a touché le véhicule de l'officier, qui arborait l'emblème et le
drapeau des Nations unies, sur un pont du centre-ville. Le militaire a
été tué d'un éclat dans la tête.
Il est le 12e casque bleu à trouver la mort au Rwanda depuis le
déclenchement de la guerre civile le 6 avril. Les 11 autres étaient 10
Belges et un Ghanéen.
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Le Burundi explosif
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Il est inhumain de demander à quelqu'un de sortir alors qu'il voit que
son ami est tombé
, a dit à la presse le vice-commandant de la Minuar,
le général Henry Anyidoho, pour expliquer la suspension de toutes les
opérations de l'Onu.
Nous avons essayé chaque jour de parler avec les deux parties (en
guerre) pour qu'elle nous laissent poursuivre notre assistance
humanitaire. Ils n'ont pas l'air d'écouter
.
Le directeur exécutif de la Minuar, Abdul Kabia, avait déclaré lundi
que deux équipes d'observateurs militaires iraient enquêter à Kabgayi
en dépit des dangers du voyage, par une route semée de barrages
contrôlés aussi bien par l'armée que par des miliciens hutus bardés
d'armes et qui ne dessaoûlent pas.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait déclaré il y a
deux semaines que 20.000 Tutsis avaient trouvé refuge dans un ancien
séminaire catholique à Kabgayi et s'y trouvaient bloqués depuis.
Des journalistes qui se sont rendus sur place ont vu un millier de
réfugiés terrés dans un enclos. Ils ont raconté que les soldats en
faisaient sortir de force chaque jour et les remettaient à des
miliciens hutus pour les massacrer.
La route qui, au sud-ouest de Kigali, mène à Gitarama et Kabgayi est
celle de l'exode pour des milliers de Hutus qui fuient l'avance du FPR
sur la capitale.
Certains se dirigent vers le Burundi, où l'afflux de réfugiés et les
problèmes ethniques au Rwanda menacent de provoquer une crise grave.
Le pays (Burundi) est une poudrière. Une étincelle pourrait déclencher
une guerre qui embraserait toute la région
, a déclaré lundi
l'organisation caritative Oxfam.
Le Haut commissariat de l'Onu aux réfugiés a indiqué mardi qu'il a
prévu de prendre en charge 25.000 réfugiés s'ils passaient au Burundi.
Un porte-parole du HCR à Genève a ajouté que le commissariat avait
aussi accru sa présence au Zaïre pour faire face à un éventuel afflux
de réfugiés rwandais dans ce pays. /DR
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