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Au moins un millier de personnes ont été tuées dans les violences qui se sont déroulées à Kigali depuis mercredi soir, après l'annonce de la mort des présidents burundais et rwandais, a indiqué hier vendredi Jean-Pascal Chappa, coordonnateur du CICR (Croix-Rouge) au Rwanda: « La capitale a déjà été le théâtre de massacres. On peut parler d'au moins un millier de morts, bien que cela soit difficile à quantifier avec précision (...). Les Tutsis (l'ethnie minoritaire) sont apparemment les principales victimes », a-t-il précisé.
Pour sa part, dans un communiqué diffusé à Paris, l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) fait aussi état de « milliers de morts et blessés » dans la capitale, en rapportant les estimations de ses équipes sur place. Des estimations qui contredisent certains discours lénifiants de la diplomatie française (voir page 9).
En soirée, une dépêche de l'AFP rapportait une conversation avec Philippe Gaillard, délégué du CICR à Kigali, parlant « non pas de centaines, mais de milliers de morts ». Interrogé depuis Bujumbura par téléphone, Philippe Gaillard déclarait que, vendredi, il avait compté 400 cadavres à la morgue de Kigali et devant le bâtiment, déposés faute de place. Les victimes sont des civils, femmes et hommes, et des militaires, « tuées par balles, à l'arme blanche ou même lapidées ». Dans le même temps, on apprenait par Radio-France internationale qu'un sous-officier français et son épouse ont été tués vendredi à Kigali.
