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LE ministre rwandais des Travaux publics et de l'Energie, Félicien Gatabazi, a été assassiné par balles dans la nuit de lundi à mardi à Kigali. Conséquence directe : la mise en place du Parlement et du gouvernement de transition à base élargie, prévue hier après-midi à Kigali, a été reportée.
Félicien Gatabazi était aussi secrétaire exécutif du Parti social-démocrate (opposition). Ministre à deux reprises dans les années quatre-vingt, à l'époque du parti unique, il était revenu au gouvernement au début de la période de transition en 1990. Agé d'une quarantaine d'années, il venait d'être reconduit par son parti pour occuper le même ministère dans le gouvernement de transition, devant associer les anciens rebelles du Front patriotique rwandais. Cet assassinat profite à tous ceux qui refusent une solution politique négociée, seule issue à la crise que traverse le pays depuis des années. Les armes risquent à nouveau de prendre le pas sur les négociations. Hier, à Kigali, on craignait une recrudescence des tensions entre les ethnies Hutu et Tutsi. Une crainte renforcée après l'assassinat de Martin Bucyana, président de la Coalition pour la défense de la République, affirmant défendre les intérêts des Hutus. Il a été attaqué et tué mardi par des partisans de Félicien Gatabazi.
Des affrontements avaient déjà eu lieu dimanche dans la capitale à la suite d'une manifestation organisée par le principal parti d'opposition au président Juvénal Habyarimana, le Mouvement démocrate républicain. Au moins deux personnes avaient été tuées. Dès l'annonce de l'assassinat du ministre, des barricades ont été dressées sur plusieurs grands axes de Kigali. Les habitants ne pouvaient circuler mardi matin et les écoles sont restées fermées, de même que les services administratifs.
