Fiche du document numéro 1071

Num
1071
Date
Vendredi 1er juillet 1994
Amj
Auteur
Fichier
Taille
4557
Pages
1
Titre
Les soldats français attendent l'arrivée des humanitaires à Gyshyita
Lieu cité
Mot-clé
Source
AFP
Type
Dépêche d'agence
Langue
Citation
©AFP Général − Vendredi 1er Juillet 1994 − 14:22 − Heure Paris (511 mots)
Rwanda France
Les soldats français attendent l’arrivée des humanitaires à Gyshiyta
De l’un des envoyés spéciaux de l’AFP, Michel CARIOU
GYSHIYTA (Rwanda), 1er juil
Dans la brume, sur les hauteurs de Gyshiyta, à l’ouest du Rwanda, un médecin
militaire désinfecte vendredi le bras entaillé d’un jeune garçon. Arrivée la
veille, après la découverte par une patrouille de réfugiés tutsis traqués dans
les collines, l’antenne médicale doit désormais s’occuper de près de 800
personnes démunies de tout.
Au bord de la piste, allongée sur une civière, une fillette de 10 ans, blessée
par balle, attend blottie sous une couverture de survie l’arrivée de
l’hélicoptère qui va l’évacuer. Quelque 120 Tutsis grièvement blessés lors des
massacres ou exactions ont déjà été héliportés jeudi dans la soirée, quelques
heures après avoir été placés sous la protection des commandos−marine.
Plusieurs centaines de Hutus, certains armés, attendaient alors à 300 mètres du
campement des Tutsis. Vendredi, certains d’entre eux étaient toujours aux
alentours.
Dans la nuit, de longues files de Tutsis, qui vivaient cachés depuis près de
trois mois dans la forêt, ont afflué, un maigre balluchon sur la tête, jusqu’au
refuge, à plus de 2.000 m d’altitude.
Confrontés à l’obligation de soigner et nourrir ces réfugiés, les soldats
français avouent attendre avec impatience l’arrivée des organisations
humanitaires. Les effectifs des militaires, commandos−marine ou de l’air et
parachutistes, sont toujours limités dans la région,
Impatience
"Notre mission est de les protéger, nous le ferons. Mais l’idéal serait que
l’aide humanitaire arrive ici très rapidement maintenant", explique un officier
français.
Jusqu’à présent, seul le Comité international de la Croix−Rouge (CICR) a fait
des reconnaissances dans les environs. Mais aucune autre organisation non
gouvernementale (ONG) n’est encore présente dans les collines de Gyshiyta. Les
militaires espèrent toutefois l’arrivée prochaine d’un premier convoi de
l’organisation américaine CARE.
Plusieurs raisons expliquent l’impatience des soldats. "Notre boulot, ce n’est
pas d’organiser un camp de réfugiés. On n’est pas formés pour ça", explique un
commando.
Et surtout, les militaires veulent reprendre au plus tôt les patrouilles dans
la région. Du fait du relief accidenté de ces collines, certaines zones ne sont
accessibles qu’à pied et les soldats français n’ont toujours pas pu s’y rendre.
Autour de Gyshiyta et de la préfecture voisine de Kibuyé, sur les rives du lac
Kivu, où des exactions ont eu lieu jusqu’à ces derniers jours, après les
massacres d’avril, il reste en effet quelque 2.000 Tutsis isolés ou en petits
groupes, selon une estimation des soldats de l’opération Turquoise.
MC/pb/ms

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